Marie-Bernadette Dupuy s’est imposée comme la « reine française de la saga » populaire. Ses romans plongent le lecteur dans des fresques historiques mêlant saga familiale, romance et mystère. Elle affectionne particulièrement les destins de grandes héroïnes évoluant sur fond de drames familiaux et de secrets s’étalant sur plusieurs générations. Plusieurs de ses cycles se déroulent à des époques révolues (XIXe et XXe siècles) et dans des régions variées : la Charente natale de l’autrice ou le Canada (comme la saga de L’orpheline des neiges située au Québec). Les thèmes du courage face à l’adversité, de l’amour passionné contrarié par le destin, du poids des secrets de famille et de la résilience sont récurrents dans ses œuvres. Elle n’hésite pas non plus à intégrer des éléments de suspense voire d’enquête criminelle dans certaines intrigues, ajoutant du mystère à ses romances historiques. On retrouve par exemple des touches de roman policier dans des séries comme Le Cachot de Hautefaille ou Les enquêtes de Maud Delage. Enfin, Dupuy s’inspire parfois de figures réelles ou de contextes véridiques – elle a consacré des romans à la royauté et à des légendes locales – ce qui ancre ses fictions dans une réalité historique documentée.
Le style de Dupuy est souvent qualifié de fluide, simple et riche en détail. Sa plume accessible (« pas de mots compliqués qu’on ne comprend pas » souligne une lectrice) permet une lecture aisée à un large public. Cette apparente sobriété n'empêche nullement une profusion de détails : ses écrits foisonnent de portraits vivants des environnements et des périodes, qu'il s'agisse de la vallée des Eaux-Claires en Charente ou des étendues glacées du Canada septentrional. Son écriture très visuelle et sensorielle aide le lecteur à se projeter dans le passé. Elle attache aussi beaucoup d’importance à la véracité historique : ses romans mêlent habilement des faits historiques authentiques avec la fiction, ce qui les rend à la fois divertissants et instructifs. Plusieurs lecteurs apprécient d’« apprendre beaucoup sur l’Histoire des lieux » au fil de la lecture. Par ailleurs, Dupuy est connue pour son talent de conteuse : elle sait captiver son audience grâce à un sens du suspense maîtrisé (les intrigues sont « bien ficelées » et tiennent en haleine le lecteur) et à une palette d’émotions intenses. Ses récits font alterner moments déchirants et moments de joie, ce qui embarque le lecteur dans de véritables montagnes russes émotionnelles. Un blog littéraire note ainsi qu’avec Dupuy « nos émotions s’entremêlent et nous tournons les pages avidement, avec une sensation de manque lorsqu’il faut mettre la lecture en pause ». On vit en osmose avec les personnages, partageant « leurs amitiés, leurs amours, leurs drames […] et leurs moments de joie et d’espoir ».
Au début de sa carrière, Marie-Bernadette Dupuy a exploré divers genres à plus petite échelle : elle publie dans les années 1990 quelques romans policiers régionaux et ouvrages historiques (par ex. Angoulême, du sang sous les collines en 1994) et même un livre inspiré par l’impératrice Sissi. Son entrée véritable dans la saga romanesque se fait dans les années 2000 : n’ayant pas trouvé d’éditeur au départ, elle s’autoédite puis est repérée par un éditeur québécois (JCL) qui publie ses premières grandes sagas. La première saga à succès est Le Moulin du Loup (2007), une vaste fresque en Charente, suivie bientôt par la saga canadienne L’Enfant des neiges (2008). Depuis lors, son schéma narratif s’est installé : elle privilégie les longs cycles en plusieurs tomes, permettant de suivre l’évolution de ses héroïnes de l’adolescence à l’âge adulte et de traverser de nombreuses épreuves avec elles. On peut noter une montée en puissance de la dimension feuilletonnante et du suspense au fil des années. Par exemple, ses sagas récentes comme Lara ou Soline incorporent plus explicitement des intrigues mystérieuses ou criminelles parallèles à la romance, témoignant d’un goût accru pour le thriller historique. Son écriture s’est également affinée avec l’expérience : encadrée à ses débuts par un mentor (l’écrivain Jean-Paul Malaval qui l’a aidée sur un de ses premiers manuscrits), elle a gagné en assurance pour déployer des intrigues plus complexes. Toutefois, Dupuy reste fidèle à sa recette initiale – faire rêver le lecteur tout en le tenant en haleine – sans révolution stylistique majeure. On observe plutôt une diversification des contextes abordés (après la Belle Époque et la Seconde Guerre mondiale, elle a situé des histoires dans les années 1950, 1970, voire contemporaines pour la série Le Mystère Soline qui alterne entre le XIXe siècle et les années 2010). Cette diversification temporelle et géographique renouvelle ses décors, sans altérer le cœur émotionnel de ses récits.
Ses romans reposent généralement sur une héroïne centrale courageuse et attachante (Claire dans Le Moulin du Loup, Marie-Hermine dans L’Enfant des neiges, Albane dans la saga éponyme, etc.), souvent orpheline ou confrontée à un destin tragique au départ, et qui va se construire à force de persévérance. Ces personnages féminins sont décrits avec psychologie et tendresse, ce qui les rend profondément humains et captivants. Autour d’eux gravite une galerie de personnages secondaires – famille, prétendants, amis, rivaux – bien campés, avec leurs secrets et leur évolution propre. Les lecteurs développent aisément un lien affectif avec les personnages principaux en partageant leurs émotions tout au long de l'histoire. L’intrigue suit classiquement les grandes étapes de la vie de l’héroïne (jeune fille innocente confrontée à une injustice, amour contrarié, exil ou séparation, puis reconstruction, etc.), entrecoupées de péripéties dramatiques (accidents, meurtres, guerres…) venant relancer le suspense. Dupuy prend le temps d’installer l’univers et le contexte au début, puis enchaîne les rebondissements pour tenir le lecteur en haleine. La structure est souvent celle du feuilleton : chaque tome apporte son lot de révélations tout en ménageant de nouveaux mystères à résoudre, jusqu’au dénouement où tous les secrets sont dévoilés. Par exemple, un critique note que La Danse macabre (tome final de Lara) est « le tome des révélations » qui lève enfin le voile sur les mystères semés dans les volumes précédents. Enfin, un trait notable de Dupuy est d’offrir une fin heureuse à ses fresques, après bien des tourments – une constante revendiquée par son éditrice : « Et toujours une fin heureuse. On a tous les ingrédients des Feux de l’amour, mais c’est plus documenté ». Cette structure rassurante, combinant mélodrame sentimental et rigueur historique, fait la signature de ses œuvres.
En 2024, Marie-Bernadette Dupuy fait partie des auteurs francophones les plus lus en France. Elle s’est classée 7e auteur ayant vendu le plus de livres en 2024 dans le palmarès annuel GfK/Le Figaro, avec 540 967 exemplaires vendus sur l’année. Ce n’est pas un fait ponctuel mais une tendance établie : l’autrice charentaise figure dans ce Top 10 national depuis 2020, et a même amélioré son rang ces dernières années. Le tableau ci-dessous récapitule ses positions récentes :
Année | Classement des auteurs best-sellers en France (GfK/Le Figaro) | Ventes annuelles estimées |
---|---|---|
2021 | 9ᵉ (France) | – (non communiqué) |
2022 | 10ᵉ (France) | ~550 000 exemplaires |
2023 | 7ᵉ (France) | ~600 000 exemplaires |
2024 | 7ᵉ (France) | 540 967 exemplaires |
Tableau : Position de M.-B. Dupuy parmi les auteurs les plus vendus en France et volume de ventes estimé, d’après les données GfK/Le Figaro.
Ce niveau de vente la place juste derrière des poids lourds comme Guillaume Musso ou Virginie Grimaldi, et même devant des auteurs comme Michel Bussi ou Marc Lévy en 2024. Le succès de Dupuy est remarquable, surtout dans un marché français où les ventes se concentrent sur un petit nombre d'auteurs. Elle a su créer une large communauté de lecteurs fidèles. Ainsi, chaque nouvelle parution entre directement dans les meilleures ventes.
Marie-Bernadette Dupuy a d’abord été publiée au Québec (éditions JCL) où ses premières sagas ont vu le jour dans les années 2000. Elle conquiert ainsi un double public québécois et français (via des éditions club ou poches). En 2011, elle rejoint les éditions Calmann-Lévy en France, une maison qui va amplifier sa notoriété nationale. Calmann-Lévy la promeut comme une autrice phare de son catalogue de fiction populaire – n’hésitant pas à la qualifier de « reine française des sagas familiales ». Depuis, toutes ses nouveautés grand format sortent chez Calmann-Lévy, généralement en deux vagues par an (souvent un tome en fin d’hiver et un à la rentrée d’automne, selon les créneaux prisés du marché). Par ailleurs, ses ouvrages sont systématiquement réédités en format Livre de Poche après un à deux ans, décuplant leur diffusion. Ses sagas anciennes font l’objet de nouvelles éditions : par exemple, Le Moulin du Loup a bénéficié en 2024 d’une édition prestige illustrée chez Calmann-Lévy, preuve que l’éditeur capitalise sur ses classiques pour toucher de nouveaux lecteurs et ravir les collectionneurs.
La stratégie de Dupuy et de ses éditeurs repose sur la sérialité et la proximité avec le lectorat. Chaque saga est publiée en plusieurs tomes espacés sur un an ou deux, maintenant l’intérêt du public sur la durée. L’éditrice Mélanie Trapateau (Calmann-Lévy) explique que Dupuy « écrit des sagas en trois tomes » et prend le temps d’installer un univers complexe. Cette structure en trilogies (parfois plus) est devenue une marque de fabrique : elle fidélise le lectorat, qui attend la suite avec impatience, tout en permettant des tirages importants sur chaque volume. En 2025, Dupuy a déjà 13 sagas à son compteur – signe d’une production abondante mais organisée en séries identifiables.
Calmann-Lévy accompagne ces sorties d’un important travail de marketing : tournées de dédicaces en région (Dupuy va à la rencontre de son public dans sa Charente natale, mais aussi partout en France), animation d’une communauté en ligne (une page Facebook de fans comptait déjà plus de 8 300 membres en 2024), et visibilité en librairie (présentation dans les rayons « romans historiques » et « sagas familiales »). L’autrice, malgré son succès international (traduite jusqu’en Russie), demeure accessible et proche de ses lecteurs, ce qui fait partie de son image de marque. Cette proximité humaine – dédicaces chaleureuses, échanges sur les réseaux sociaux – soutient activement les ventes en entretenant la fidélité de son public.
Entre 2024 et 2025, Marie-Bernadette Dupuy jouit d’une popularité au sommet avec des ventes impressionnantes la plaçant dans le peloton de tête des auteurs populaires en France. Sa présence en librairie est forte grâce à Calmann-Lévy, qui met régulièrement en avant son riche catalogue. Sa stratégie éditoriale éprouvée repose sur des sagas événementielles et un lien étroit avec sa communauté de lecteurs fidèles.
Les romans de Marie-Bernadette Dupuy suscitent généralement l’enthousiasme d’un large public, mais la critique littéraire « officielle » s’y intéresse relativement peu (ses ouvrages, relevant de la littérature populaire de grande diffusion, sont rarement chroniqués dans les revues généralistes). Néanmoins, on trouve de nombreuses critiques sur des blogs spécialisés et dans la presse régionale, ainsi que des retours de chroniqueurs littéraires en ligne. Voici un aperçu des arguments récurrents dans ces critiques, à propos de ses œuvres des années 2020, notamment les plus récentes sagas Lara, Soline, Albane, etc.
Beaucoup saluent la puissance narrative de Dupuy. Ses intrigues sont jugées haletantes et pleines de rebondissements, en particulier lorsqu’elle conclut une saga. Par exemple, le dernier tome de la trilogie Lara (La Danse macabre, 2020) a été trouvé « riche en rebondissements, qui lève enfin le voile sur les mystères […] planant depuis des années sur le Morbihan ». La capacité de l’autrice à maintenir un suspense fort jusqu’au bout est soulignée : « le suspense est très fort […] nous souffrons et tremblons pour [les héroïnes] jusqu’à la fin » note une chroniqueuse à propos de Lara.
Un autre point fréquemment loué est la dimension humaine et émotionnelle des romans. Au-delà de l’intrigue historique ou policière, c’est l’attachement aux personnages qui fait la différence. Les critiques insistent sur le fait qu’on « vit en osmose avec les personnages […] partageant les amours, les drames et les moments de joie ». Cette empreinte émotionnelle est considérée comme la signature de Dupuy, qui sait rendre ses héros très proches des lecteurs. De plus, plusieurs commentateurs notent la cohérence et la résolution satisfaisante des histoires : même dans les longues séries, l’autrice « livre toutes les clés du mystère » et ne laisse pas de questions sans réponse à la fin. Cette maîtrise de la conclusion, où chaque secret finit par être révélé, est appréciée dans un genre souvent critiqué pour ses fins ouvertes.
Enfin, la reconstitution historique fait l’objet de retours positifs : Dupuy « mêle avec brio fiction et faits historiques, créant des récits aussi divertissants qu’instructifs ». Son travail de documentation sur les lieux, les coutumes d’époque, les événements (guerres, etc.) est régulièrement mentionné. Une lectrice témoigne que ses livres sont « enrichissants : c’est dans ses livres qu’elle a découvert qu’il y avait des grottes et des falaises en Charente », preuve que le contenu historique est transmis de manière vivante au lecteur. L’éditrice de Dupuy résume ce mélange réussi : un « savant mélange de suspense, d’amour avec une dimension historique », avec même « un peu de sexe et de sensualité distillé subtilement », le tout aboutissant à un résultat « plus documenté » qu’un simple mélo. Cette alchimie entre romanesque et réalisme historique est souvent mise en avant pour expliquer la popularité de ses romans auprès du public et de certains critiques bienveillants.
D’autres avis, plus mitigés, pointent quelques faiblesses récurrentes. Le reproche principal formulé par certains chroniqueurs est un excès de sentimentalisme. Ainsi, à propos de Lara, un critique estime que « deux tomes auraient suffi » et déplore dans le troisième tome « que de langueurs, de dialogues sonnant faux, de mièvrerie ». Selon lui, l’intrigue policière passe au second plan derrière les romances et les états d’âme, ce qui alourdit le récit. Cette remarque fait écho à une critique plus générale : la structure des romans de Dupuy est parfois jugée trop feuilletonnante, avec une multiplication de péripéties mélodramatiques (mariages, naissances, séparations, retrouvailles) qui peut sembler appuyée. « Tout le monde en pince pour tout le monde. Bwaaa. » conclut ainsi, un brin ironique, le même critique en notant la propension de l’autrice à lier entre eux de nombreux personnages secondaires par des amours croisées. Cette tonalité très mélodramatique n’est pas du goût de tous : les lecteurs plus exigeants en réalisme la trouveront peu vraisemblable ou trop « fleur bleue ».
Un autre point parfois critiqué concerne le style. Si sa simplicité fait son accessibilité, certains regrettent un style sans virtuosité littéraire particulière. Dans la sphère littéraire exigeante, on lui reproche un manque d’originalité ou de profondeur stylistique – critiques inhérentes au genre « romans de terroir et sagas populaires ». Une critique mordante publiée sur ActuaLitté classait ses œuvres parmi les « ouvrages éphémères, [qui] ne laisseront pas d'empreinte dans l'histoire de la littérature », illustrant le mépris que certains critiques « élitistes » peuvent éprouver envers ce genre de succès commerciaux. Toutefois, ces jugements sévères sont minoritaires face au plébiscite du public.
En ce qui concerne ses œuvres récentes précises, on observe un accueil globalement positif. Sa nouvelle saga Albane (débutée en 2023) par exemple, a confirmé son savoir-faire. La presse régionale souligne l’originalité d’aborder la Seconde Guerre mondiale en Dordogne du point de vue d’une jeune institutrice, et les blogueurs ont salué une héroïne « forte et déterminée, face à des circonstances exceptionnellement difficiles ». Les deux premiers tomes (Un ciel d’orage et Au nom de la liberté) ont été bien reçus, avec là encore des compliments sur le mélange de drame historique et de romance. On retrouve dans les critiques des Albane les mêmes atouts et faiblesses déjà évoqués : une intrigue prenante sur fond de Résistance, des personnages attachants, mais un schéma très classique. De même, les rééditions en poche de sagas antérieures comme Le Mystère Soline ou Lara continuent de recueillir d’excellentes notes des lecteurs, preuve que ces histoires gardent leur impact à la relecture.
En somme, l’analyse critique des œuvres de Dupuy en 2024–2025 fait apparaître un consensus sur son efficacité narrative et émotionnelle, tout en reconnaissant les limites d’un style très formaté. Ses romans récents ne révolutionnent pas son art, mais confirment sa maîtrise de la saga populaire, pour le plus grand plaisir d’un public conquis.
Marie-Bernadette Dupuy entretient une relation privilégiée avec son lectorat, comme en témoigne la ferveur de ses fans et l’abondance des avis de lecteurs sur les réseaux et plateformes littéraires.
Sur les sites communautaires comme Babelio, Booknode ou Fnac, la plupart de ses romans affichent des notes moyennes élevées (entre 4 et 5 étoiles). Par exemple, le premier tome du Moulin du Loup obtient 4,33 ⭐ sur 5 en moyenne (sur plus de 190 notes de lecteurs), et la saga Abigaël tourne autour de 4,2 ⭐ – des scores traduisant un enthousiasme quasi-général. Sur Amazon ou Fnac, on retrouve des commentaires élogieux de lectrices passionnées : « Je les achète dès qu’ils sortent. Je n’ai jamais été déçue, j’adore tous ses romans » confie par exemple une fan sur Facebook. Beaucoup de lecteurs soulignent qu’ils « dévorent » les tomes les uns après les autres, happés par l’histoire (« Quand on commence, on ne peut plus s’arrêter » témoigne une lectrice assidue).
De façon générale, Dupuy touche un public majoritairement féminin et intergénérationnel. On compte de nombreuses lectrices seniors, fidèles depuis ses premiers romans, mais aussi des trentenaires et quarantenaires qui ont découvert ses sagas plus récemment. Fait intéressant, elle parvient aussi à séduire de jeunes adultes : une factrice de 26 ans raconte avoir découvert L’orpheline des neiges au collège, avant de replonger dans ses livres à l’université et de tout enchaîner d’une traite, y prenant autant de plaisir qu’à ses lectures de romance fantasy. Son public compte moins d'hommes, mais ils sont présents. Certains apprécient ses intrigues et son imagination. Un lecteur en librairie loue son talent d'écriture, tout en notant qu'il fait partie des rares hommes présents.
Les témoignages de fans recueillis par la presse locale mettent en lumière plusieurs raisons d’attachement aux livres de Dupuy :
En outre, la communauté des lecteurs de Dupuy est active. Sur Facebook, des groupes de discussion permettent aux “Dupuyphiles” d’échanger leurs impressions, de conseiller tel ou tel roman de l’autrice, voire d’organiser des rencontres lors des séances de dédicaces. La page fan administrée par Magali Dupuy (une homonyme sans lien de parenté) rassemble des milliers de personnes de toute la France et de l’étranger, témoignant d’une fan-base internationale passionnée. Sur des forums comme Booknode ou Babelio, on trouve des fils où les inconditionnels partagent leurs coups de cœur et attendent les prochaines parutions. Cet engouement communautaire s’auto-entretient : les nouvelles lectrices arrivent souvent par le bouche-à-oreille d’une amie ou d’une parente conquise.
Enfin, on peut noter que l’attachement émotionnel va parfois au-delà du livre : lors des événements, l’émotion est palpable. Quand l’autrice vient en librairie à Angoulême, des fans patientent des heures pour la rencontrer. Certaines, émues aux larmes, expriment à quel point ses histoires les ont aidées à surmonter des moments difficiles ou leur ont redonné le goût de lire. Ce lien affectif direct entre Marie-Bernadette Dupuy et ses lecteurs, nourri par la sincérité de son écriture, explique en grande partie l’impact durable de ses livres. Plus qu’une lecture, c’est pour beaucoup une compagnie de vie.
Étant donné le succès considérable des romans de Marie-Bernadette Dupuy, on pourrait s’attendre à de multiples adaptations à l’écran (séries télévisées, téléfilms ou films). Pourtant, à ce jour, aucune adaptation audiovisuelle majeure de ses œuvres n’a encore vu le jour. Contrairement à d’autres auteurs à best-sellers, dont certains romans ont été portés à l’écran, Dupuy n’a pas (encore) connu cette transposition.
Il n’existe pour l’instant aucune série TV ni film tiré de ses sagas emblématiques. Ni Le Moulin du Loup, ni L’orpheline des neiges, ni ses autres grandes fresques n’ont fait l’objet d’un téléfilm ou d’une série, en France ou à l’étranger. À notre connaissance, aucun projet d’adaptation officiel n’a été annoncé publiquement en 2024 ou 2025. Les médias locaux qui couvrent son succès soulignent d’ailleurs ce paradoxe : malgré ses ventes comparables à celles de Musso ou Lévy, elle n’a pas (encore) eu droit aux caméras. En 2023, Charente Libre notait ainsi que Marie-Bernadette Dupuy faisait partie des auteurs les plus lus en France tout en vivant modestement « dans le même pavillon à Gond-Pontouvre », là où d’autres voient leurs romans adaptés à l’écran (l’article citait en comparaison le cas d’un autre écrivain charentais dont le livre allait être adapté au cinéma). Cela suggère qu’aucune adaptation de Dupuy n’est imminente, sinon la presse en aurait fait écho.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette absence d’adaptation malgré un potentiel narratif évident. D’abord, ses histoires sont des sagas longues, difficiles à condenser en un film de deux heures : elles conviendraient mieux à un format de série télévisée feuilletonnante. Or, adapter une saga historique sur plusieurs épisodes représente un investissement conséquent (décors d’époque, casting intergénérationnel, tournage potentiellement à l’étranger pour la partie canadienne, etc.). Il est possible qu’aucun producteur n’ait encore osé franchir le pas du fait de ces contraintes budgétaires.
Ensuite, le public de Dupuy, bien qu’énorme, est surtout un public de lecteurs. On a vu que beaucoup de ses fans sont très attachés aux livres eux-mêmes. Certains expriment même une réticence aux adaptations en général, de peur d’être déçus (une lectrice confiait sur un forum Facebook à propos d’éventuelles adaptations : « Je préfère de très loin les bouquins car souvent les adaptations ne sont pas toujours fidèles »). Il se peut donc que l’autrice et son éditeur n’aient pas poussé activement à vendre les droits audiovisuels, privilégiant la relation directe via le livre.
Cela dit, l’idée d’adapter Dupuy n’est pas abandonnée. Son univers riche en émotions serait tout à fait propice à une saga télévisée populaire (dans l’esprit des grandes fresques de l’été sur TF1 ou France Télévisions). On peut imaginer, par exemple, une mini-série tirée du Moulin du Loup ou des Enquêtes de Maud Delage (cette dernière, plus policière, pourrait intéresser des producteurs de téléfilms régionaux). Jusqu’ici, aucune chaîne n’a officiellement commandé une telle série. Aucune annonce d’un casting ou d’un tournage en cours n’a été relayée dans la presse jusqu’en 2025.
En revanche, l’univers de Dupuy commence à être adapté sur d’autres supports. Notamment, plusieurs de ses romans ont été enregistrés en livres audio (avec parfois des narrations multi-voix quasi théâtrales, assimilables à des adaptations radiophoniques). De même, certains titres sont disponibles en audio dramatique sur Audible, ce qui témoigne d’un intérêt pour faire vivre ces histoires autrement que par le texte. Ce ne sont pas des adaptations visuelles, mais cela élargit encore l’audience.
Au final, en 2024–2025, aucune adaptation filmée des œuvres de Marie-Bernadette Dupuy n’existe ou n’a été officiellement programmée. Son œuvre demeure pour l’instant exclusivement littéraire, ce qui n’empêche pas ses histoires de prendre vie dans l’imaginaire de centaines de milliers de lecteurs. Toutefois, au regard de sa popularité grandissante, il ne serait pas surprenant que dans un avenir proche, une chaîne de télévision ou un studio s’intéresse à ses sagas pour en faire une série historique à grand spectacle. Les lecteurs, eux, partagent entre eux leurs propres « casting de rêve » et lieux de tournage idéaux, preuve que l’univers de Dupuy est déjà très visuel dans leur esprit. En attendant une éventuelle transposition à l’écran, c’est dans les pages de ses livres que continuent de vibrer les destins romanesques qu’elle crée avec succès.